HEADACHE (rosebud barclay)

© rosebud/barclay

 

1. face
2. crazy
3. he is ill
4. wave
5. stand in line
6. soft sound
7. m. know all
8. city
9. mrs Peel

 

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Anne : chant

Pascal : guitare

Loïc : basse

Hervé : guitare

Franck : batterie

 

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Enregistré, mixé à
Drop Studio

par
Hervé Jégaden

 


ÉCOUTER HEADACHE, C'EST l'ATTRAPER

Les Inrockuptibles

• Lorsqu'en 1987 sortait l'album "Sister", nul ne pouvait rester de marbre devant la brèche ouverte par Sonic Youth. Le groupe condamnait à mort l'harmonie, la mélodie, les good vibrations pour ne garder du rock que les sueurs froides et la dissonnance fourrageuse. Un album-icône au pied duquel, on l'imagine, se prosternent chaque matin les bleus de 13th Hole.

Headache, mal de crâne, bon nom. Et Aspirine pour clore l'album, chouette pirouette. Écouter Headache, c'est l'attraper.

13th Hole a soulevé une pierre tombale sous laquelle gisaient (vision d'horreur) des guitares démenbrées, des rythmes brisés, une voix à bout de souffle et des mélodies redevenues poussière. On craint que la pierre tombale ne leur soit tombée un peu fort sur la tête. On craint pour la santé mentale du groupe rennais.

Rarement groupe (français) aura poussé aussi loin dans le concassage radical. On largue les amarres, et en route pour l'aventure. 13th Hole pourrait traverser le Bronx à pied en pleine nuit ou manger des racines à même la terre, l'album serait identique. Le bruit en liberté, comme si la musique leur échappait.  

                                                              Stéphane DESCHAMPS.

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Cet appel est un charme fugace...
Hyacinthe

• Nous avons bien failli passer à coté. Erreur, ce disque est "noise" et non "noisy-pop", si vous voyez la différence (!)

La chanteuse, bien que chantant en retrait, a plus à voir avec Kim Gordon (Sonic Youth) qu'avec Belinda Butcher (My Bloody Valentine), quoique l'intro de "M. Know all" au trémolo pourrait vous tromper. La musique rappelle certains groupes new-yorkais "no wave" et dans certaines progressions d'accords le meilleur de Marquis de Sade, "Crazy". Ils ont bon goût. Ce qui se vérifie encore lorsqu'ils associent HP Lovecraft à trois de leurs textes. L'occasion de vous citer ces vers :

«Cet appel est un charme fugace et la terre me tient en un esclavage efficace. C'est la raison pour laquelle je n'ai jamais connu la délivrance».

On a peine pour ces Rennais ! Car les voir échouer sur un label qui est appelé à gérer leurs intérêts comme ceux de groupes comme la variété. Est-ce le fait du privilège local ou/et d'une ouverture en forme de cadeaux empoisonné ?

Toujours est-il que ce disque risque de ne pas arriver jusqu'à son public potentiel. Au diable l'image que renvoie ce label, et offrons à 13th Hole l'occasion d'être associé aux Sister Iodine ou Flaming Demonics en plus mélodique. Espérons que l'intelligence du groupe lui évitera dans le futur de tomber dans ces pièges...


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un album cataclysmique
Sonik

• "Headache". Mal de tête. Titre parfait d'un album cataclysmique où on a grand ouvert les portes au bruit purificateur où une bourrasque violente s'y engouffre sous forme de tempête de fin du monde.

Un tourbillon de décibels, de rythmes concassés, des guitares sans cesse dans le rouge d'où emergent fébrilement une voix féminime tentant de se frayer un passage à coup de cris désespérés. Des cris étouffés par un manque de temps (et de moyens) derrière les manettes d'un studio (sans doute).

Tirant son nom de la série "Chapeau melon et bottes de cuir" ce groupe rennais frappe par son extrémisme. La course à l'auto-destruction à la limite de l'audible.

Ce disque douloureux est attirant car il présente le bruit dans sa sauvagerie la plus pure. Où toute tentative de mélodies est étouffée dans l'œuf ou mérité après maintes souffrances (le magnifique "Wave"). Terrifiant et lucide.

L'aspirine vous sera offert à la fin de l'album, moi je le laisse tomber, ce mal de tête est trop agréable. Personne dans nos contrées n'aura osé aller aussi loin. À qui le tour maintenant ?  


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